WARNING- La violence de certaines phrases peut heurter la sensibilité des plus jeunes ou des personnes non averties.
For the original English version, click here.
La légende du Lac du Soleil et de la Lune
Il était une fois, une tribu d’aborigènes appelés « Shao », qui vivait dans les montagnes du centre de Taiwan.
Les Shao cultivaient du maïs, des taros et du riz et, parfois, histoire d’ajouter un peu de beurre aux épinards, pêchaient et chassaient. Alala ce que leur vie était paisible et pleine d’insouciance…
Un beau matin ensoleillé, alors qu’ils travaillaient dur, un énorme « BOOM » se fit entendre, si fort qu’il fit trembler la terre !
“Oh non ! Mon dieu ! Le Soleil a disparu” s’écrièrent-ils paniqués. (Faut les comprendre aussi)
Les pauvres, ils avaient vraiment du mal à en croire leurs yeux. Mais c’était bel et bien réel. Il n’y avait plus aucune trace du soleil dans le ciel… Ne pouvant pas faire grand-chose d’autre, chacun retourna, non sans peine, à son domicile dans l’obscurité la plus totale.
Heureusement, la Lune apparut à la tombée de la nuit. Les Shao avaient alors suffisamment de lumière pour vaquer à leurs occupations (ou pour continuer à glander).
Soudain, « BADABOUM!”, un bruit sourd encore plus terrible que le premier, si puissant qu’il manqua de justesse de détruire le village tout entier !
"Oh non ! Pauvres de nous, la Lune a disparu ! Mais qu’allons-nous faire ?“ s’écrièrent-ils, encore une fois, en panique.
Nul besoin de dire que les Shao étaient tous désespérés, effrayés, d’autant plus qu’aucun ne savait ce qui était à l’origine de ce désastre. Je peux vous dire qu’ils faisaient vraiment pitié à voir…
Depuis lors, le ciel n’avait ni soleil, ni lune. L’obscurité régnait en maître sur les terres.
Les cultures pourrirent, les poissons se planquaient au plus profond des eaux, les fleurs ne s’épanouissaient même plus, les animaux paraissaient sans vie. C’était vraiment triste à voir…
Les gens répétaient sans cesse la même rengaine :
« Mais comment on peut vivre sans la chaleur et la lumière du soleil ? Sans lumière, on ne peut rien faire pousser ! »
Un jeune couple, Da Jian Ge et Shui She Jie, vivait de la culture du maïs.
Evidemment, depuis que le soleil avait disparu, leurs pousses avaient flétri…
Un jour, Shui She Jie dit à son mari :
« Bon, si le soleil ne réapparait pas, y’a des chances qu’on crève tous de faim là… Faut vraiment qu’on trouve un plan. »
Da Jian Ge était bien d’accord avec sa femme (pour une fois) et répondit :
« Bah peut-être que le soleil et la lune sont tombés tout au fond de la vallée. Et si on partait à leur recherche ? »
Le deuxième jour, le jeune couple était en route en direction de la forêt, torche en main. Ils étaient déterminés à retrouver le soleil et la lune. (Jeunes insouciants qu’ils étaient)
Ils traversèrent des montagnes enneigées, de paisibles vallées, escaladèrent les falaises les plus escarpées… Cela les conduisit finalement au sommet d’une montagne.
Du sommet, Shui She Jie aperçut une lumière très brillante…
Elle pointa alors un lac situé à l’opposé de la montagne et dit à Da Jian Ge.
« Regarde ! J’hallucine ou y’a bien une lumière au dessus de ce lac. Je te parie tout ce que tu veux que le soleil et la lune sont dans ce lac ! »
« Bah voilà ! Tu vois que tu peux servir à quelque chose des fois, femme ! (Da Jian Ge était un peu misogyne sur les bords). Ca DOIT être ça ! Wahouuu on les a enfin trouvés ! On est vraiment trop fort.” S’exclama Da Jian Ge.
Ils accoururent en direction du lac et c’est avec effroi qu’ils découvrirent deux gigantesques dragons qui jouaient avec deux boules de lumière…qui n’étaient autres que le soleil et la lune !
« Ah bah je comprends mieux comment le soleil et la lune ont disparu. Ces deux saletés de dragons les ont volés pour jouer avec ! » S’écrièrent les deux villageois.
Da Jian Ge et Shui She Jie étaient vraiment pas joisses. Tout ce qu’ils voulaient c’était récupérer le soleil et la lune. Mais ils avaient bien trop peur des dragons…
Ils s’assirent sur un gros rocher et commencèrent à réfléchir à un plan… mais n’ayant pas inventé l’eau chaude, rien ne leur vint à l’esprit.
Soudain, une fumée blanche s’échappa de dessous le rocher sur lequel ils étaient assis.
Da Jian Ge, qui était en fait super balaise, fit appel à toute sa force (un peu comme Hulk, mais sans le short, le vert, et la coupe de cheveux) et parvint à déplacer le rocher. (En fait il faillit écraser sa femme, mais évidemment c’était involontaire…)
Ils découvrirent un passage sous-terrain. C’est de là que la fumée blanche provenait.
« Il doit y avoir quelqu’un qui vit là d’ssous. Allez femme, passe en premier, je te couvre…»
Ils prirent le passage avec toutes les précautions nécessaires. Plus ils s’enfonçaient dans la terre, plus il faisait humide et plus l’obscurité était dense … Après plusieurs heures, ils aperçurent une faible lumière écarlate.
La fumée se fit alors encore plus épaisse. Le jeune couple réalisa qu’il se trouvait en fait dans une cuisine. La lumière n’était autre qu’un feu. Une vieille femme se tenait là, devant eux, en train de cuisiner…
« Hey la vieille, tu roules ? » dit délicatement Shui She Jie.
La vieille femme était totalement déconcertée. Elle se redressa (fin autant autant qu’elle put), posa sa casserole sur la gazinière.
« Oh, vous venez d’où vous deux ? Ca fait un sacré bout de temps que je n’ai pas vu d’humains ! »
«Il y a bien longtemps, alors que je travaillais dans les champs, ces deux empaffés de dragons m’ont capturé et emmené ici. Depuis lors, ils ne m’ont jamais laissé quitter cette caverne, et par-dessus le marché, ils me forcent à cuisiner pour eux ! Laquet pour dragons, non mais je vous jure… »
Les deux jeunes villageois racontèrent alors à la vieille (laquette ? ah non ça marche pas c’est une rivière) l’histoire de la disparition du soleil et de la lune.
La vieille compatit.
«Bah, ces deux dragons sont aussi bêtes que cruels. Vous ne pourrez jamais vous en débarrasser. »
«Peu importe, on va quand même se débrouiller pour récupérer le soleil et la lune ! » dirent-ils avec détermination.
«Hmm. Je vois. Me semble bien avoir entendu quelqu’un mentionner que les dragons avaient une peur bleue des Ciseaux d’or et de la Hache D’or, cachés tout deux sous la montagne Ali. (note- Une montagne très connue à Taiwan, 阿里山-A Li Shan). Si vous jetez les deux artefacts dans le lac, les deux dragons mourront sur le coup. Vous pourrez ensuite récupérer le soleil et la lune. »
« Super ! On va trouver cette paire de ciseaux et cette hache magiques. Après avoir tué les dragons, on reviendra ici pour toi, vieille femme. » dit Da Jian Ge.
Da Jian Ge et Shui She Jie quittèrent alors la cuisine de la vieille femme et s’en allèrent en direction de la montagne Ali.
Arrivés au pied de la montagne, ils trouvèrent, plantés dans le sol, deux bâtons en bois robuste. Ils creusèrent jours et nuits. Tous d’eux étaient bien décidés à ne pas arrêter de creuser tant qu’ils n’avaient pas trouvé les deux objets.
Après des jours et des jours à creuser sans relâche (pff tu parles, c’est Da Jiang Ge qui faisait tout le boulot), alors que la montagne Ali n’était plus qu’un énorme trou béant, (et en plus ils détruisent leur environnement, c’est malin), deux objets brillants émergèrent du sol…
« Ah bah quand même c’est pas trop tôt ! Je commençais à avoir mal au dos moi » dit Da Jian Ge, essoufflé.
« Ohhh, ça doit être les Ciseaux d’or et la Hache d’or ! » s’écria Shui She Jie.
Ils ramassèrent sans se faire prier les deux artefacts et partirent en direction du lac. (En fait ils trainaient un peu, ils étaient un peu nazes quand même)
Arrivés au lac, les dragons étaient bien entendu toujours là à jouer avec leurs boules de lumière. (Ils ont vraiment que ça à foutre ces dragons)
Shui She Jie jeta alors les Ciseaux d’or, qui filèrent en direction du premier dragon. La pauvre bête se fit découper en milles morceaux, c’était vraiment pas joli à voir. D’autant plus que les ciseaux étaient pas vraiment en or, mais juste dorés, du coup avec le temps ils avaient un peu rouillé, donc coupaient pas super bien.
Et du corps meurtri du dragon coula une rivière de sang. (J’avais envie de la placer celle-là).
Da Jian Ge s’empressa alors de jeter la hache en direction du deuxième dragon.
Ce dernier poussa deux cris d’agonie (c’est dans l’histoire, moi non plus je sais pas pourquoi « deux » cris au lieu d’un), avant d’avoir sa tête tranchée ‘presque’ net. (La hache était rouillée aussi, elle a donc dû s’y prendre à deux fois pour décapiter le dragon)
Le lac était alors teint du sang des deux pauvres bêtes. Quant au soleil et à la lune, ils flottaient au dessus du lac écarlate.
Après avoir mutilé les deux dragons, le jeune couple retourna sauver la vieille femme. Cependant, il leur restait à résoudre un problème relativement majeur.
Comment allaient-ils renvoyer le soleil et la lune dans le ciel ? Ils étaient plus que perplexes…
C’est alors que la vieille dit. « J’ai ouï dire que si l’on dévore les yeux d’un dragon, on devient très grand et très fort. Donc si vous mangez les yeux des dragons, vous devriez être suffisamment forts pour renvoyer le soleil et la lune dans le ciel. »
Da Jian Ge et Shui She Jie étaient bien dégoutés à l’idée d’avaler des yeux de dragons, et encore plus après que la vieille femme leur ait précisé qu’il fallait qu’ils les mâchent biennnn lentement avant de les avaler pour en puiser toute la puissance…
De toute façon ils n’avaient pas bien le choix. Ils plongèrent donc au fond du lac écarlate, retirèrent les yeux des dragons de leurs orbites (cette fois c’était au tour de Shui She Jie, faut pas déconner non plus) et les dévorèrent. (ça fait beaucoup de « èrent »)
Ils prirent bien entendu le temps de bien les mâcher avant de les avaler, comme la vieille folle venait de leur préciser.
Après quoi, les yeux eurent l’effet escompté. Arrivés au bord du lac, ils étaient devenus de véritables géants, capables de rivaliser même avec les montagnes !
Ensemble, ils saisirent le soleil et le jetèrent haut dans le ciel, avec une force incroyable. Le soleil resta en suspension pendant quelques secondes avant de… retomber… (C’est balaud)
Il se passa de même avec la lune.
La vieille folle leur cria alors « Hey, les djeun’s, y’a deux palmiers à côté du lac. Utilisez-les pour élever et maintenir le soleil et la lune bien hauts dans le ciel. »
Les deux géants arrachèrent chacun un palmier et posèrent le soleil au sommet de l’un d’eux.
Peu à peu, à l’aide du palmier, ils élevèrent le soleil encore plus haut dans le ciel. Après une journée de dur labeur, le soleil était de retour à son emplacement originel et fonctionnait aussi bien qu’avant.
Ils firent de même avec la lune.
Lorsque le monde retrouva sa lumière d’antant, les plantes recommencèrent à s’épanouir et les gens souriaient à nouveau à la vie.
Après que le soleil ait terminé son cycle, la lune prenait le relais. Tout était bel et bien comme avant.
Quant à Da Jian Ge et Shui She Jie, craignant que les dragons ne reviennent, ils restèrent et devinrent les gardiens du lac.
Après de nombreuses années à garder le lac, les deux géants finirent par se figer sur place, pour enfin prendre la forme de deux colossales montagnes.
On appelle ces deux montagnes Da Jian Shan et Shui She Shan. Le lac, lui, est appelé le Lac du Soleil et de la Lune. (日月湖)
Pour remercier le jeune couple, les habitants de la région de Cao Zu leur ont dédiés une danse, la Danse du Bâton de Lumière (Ball-Holding Dance- pas simple à traduire), où il s’agit de jeter une balle dans les airs et tenter de la maintenir en suspension à l’aide d’une baguette en bambou. Cette dance symbolise la bravoure et la persévérance de Da Jian Ge et Shui She Jie.
Fin.
Some uninteresting posts about the life of a Game Designer in Taiwan, about Game&Level Design, animation and video-games in general...
Friday, February 25, 2011
Thursday, February 24, 2011
La légende de Ban Pin Shan- 半屏山傳說
Trouvant ma prestation très bof, j'ai décidé de refaire une version plus "moderne" de la légende. Cette dernière me satisfait déjà bien plus... La voici !
Oh et pis voilà la version originale- Click here for the original English version.
Ban Pin Shan
Quand on prend le train et qu’on arrive à Kaohsiung, au sud de Taiwan, on peut apercevoir une montagne appelée Ban Pin Shan » (半屏山).
Cette montagne porte vraiment bien son nom puisqu’il lui manque une moitié, (半= moitié) comme si un géant l’avait tranchée en deux avec un sabre (géant aussi du coup).
Curieux de savoir ce qui se cache derrière cette moitié manquante ?
Bah voici la légende qui explique TOUT.
Il était une fois, à l’époque où Ban Pin Shan était encore en un morceau, un petit village tout ce qu’il y avait de plus ordinaire.
Un jour, un vieux croûton vendeur de dumplings arriva au village. Cheveux blancs, barbe blanche (plutôt logique pour un vieux de son âge, les gens ne se teignaient pas les cheveux à l’époque, enfin en tout cas pas dans cette histoire).
Pour ce qui est de ses vêtements, c’était pas bien joli à voir non plus, ils étaient tellement usés qu’il ressemblait plus à un sac à patate qu’à autre chose.
Par contre, il portait un énoooooorme panier de dumplings tout frais tout chaud qui sentaient vraiment bons.
Le truc c’est que tous les villageois le prenaient pour un fou, parce qu’il passait son temps à crier :
« Chauds mes dumplings, chauds ! Un pour dix cents, deux pour vingt cents, et 3 pour que dalle ! »
Pour ceux qui n’ont pas encore compris (ça peut arriver), en gros, si tu lui achètes 1 ou 2 dumplings, ben tu paies, mais si tu en veux trois, ben il te les fait gratos. (Au-delà de 3 par contre c’est un peu bête mais je sais pas ce qui se passe vu que c’est pas dans l’histoire…)
Bref. Le vieux croûton vendeur de dumpling continuait de crier à s’en faire perdre la voix.
Du coup, les villageois commençaient sérieusement à se poser des questions.
« Mais que se passe-t-il ? » s’écrièrent-ils en chœur.
« Chauds mes dumplings, chauds ! Haricot rouge et sésame. Un pour dix cents, deux pour vingt cents, et 3 pour que dalle ! »
Du coup, encore plus de villageois se pressèrent autour du vieux, bien curieux de voir si ce qu’il disait était vrai.
« Mais c’est pas possible…Trois dumplings pour… que dalle ? Ce vieux fou doit essayer de nous rouler, ou encore pire il doit nous cacher quelque chose ! »
« Ouais ben moi je m’en tape ! Je vais les bouffer moi ses trois dumplings, et on verra bien s’ils sont gratuits ou pas. » dit Wang Er Woo Man. (le seul vrai personnage qui a un nom dans l’histoire)
« Hmmm. Pinaise ils déchirent ces dumplings ! » s’exclama Wang tout en dévorant les dumplings, chacun aussi gros qu’un oeuf de poule. (ça fait beaucoup)
Après avoir fini son deuxième dumpling, Wang Er Woo Man était tellement plein qu’il pouvait plus rien avaler, et demanda alors au vieux croûton :
«Bon, donc pour récapituler, si je mange les trois dumplings, je paie rien hein ? »
«Eh… je crie la même chose depuis plus d’une heure, je vois que tu commences à comprendre… OUI. Je ne mens jamais (sauf à ma femme). Si tu manges le troisième, tu ne me dois rien. » dit le vieux croûton, un peu agacé.
Wang Er Woo Man engouffra alors le dernier dumpling sans même prendre la peine de le mâcher (ça sert à rien quand t’as faim) afin de ne rien avoir à payer. Le vieux croûton tint évidemment sa parole et ne lui fit rien payer.
Après coup, les autres villageois se ruèrent sur le petit vieux pour lui commander des dumplings. Et bien entendu, aucun d’eux n’en demanda qu’un ou deux… (sinon l’histoire aurait pas vraiment d’intérêt).
Le problème étant qu'il n'y en avait pas pour tout le monde. Et ce n'était pas tous les jours que l'on pouvait manger à l'oeil dans cette région paumée.
S'en suivit donc une bataille des plus violente, chaque villageois étant bien décidé à avoir sa part du "gâteau"...
Après une bonne cinquantaine de morts et une bonne centaine de blessés (bah on est en Asie, tous les villageois maitrisent le Kung Fu !) les villageois restants avait mangé la totalité des dumplings du vieux vendeur.
« Bande de porcs, on peut dire que vous avez de l’appétit. » dit le vieil homme avec un sourire malicieux.
Ceux qui n’avaient pas pu goûter à ses délicieux dumplings étaient soit morts, soit trop blessés pour pouvoir l’empêcher de s’en aller.
Un des villageois qui était suffisamment en état pour pouvoir parler s’écria alors…
« Hey les gars regardez ! Il manque un bout à la montagne derrière notre village ! »
« Pff n’importe quoi. Oh le gros naze. C’est plutôt à toi qu’il manque un bout ouais. Allez rentre chez toi ou on t’achève. »
« Ouais d’abord ! » confirmèrent les autres villageois.
« J’en reviens pas de voir un vieux aussi fou. » dit l’un.
« Ouais clair, pis ses dumplings sont vraiment supa bons. Je me demande bien de quoi ils sont faits, pis d’où il vient ce vieux croûton. Si seulement il pouvait venir tous les jours, ça serait juste ENORME !» dit un autre.
Les villageois étaient tous bien d’accord sur ce point.
Le lendemain, le vieux croûton réapparut au village.
« Chauds mes dumplings, chauds ! Cacahuètes (faut bien varier un peu) et sésame. Un pour dix cents, deux pour vingt cents, et 3 pour que dalle ! »
Une fois de plus, les villageois ne se firent pas attendre et tout comme la veille, bataille fit rage… et encore des morts.
Tous les dumplings du vieux furent rapidement engloutis. Les villageois ne prenaient plus la peine de les mâcher, comme Wang Er Woo Man.
Le troisième jour, rebelote. Re-morts, re-blessés, le village avait perdu un bon 50% de sa population avec ces conneries de dumplings.
« Hey Monsieur, tu peux me donner juste un dumpling s’il te plait ? » dit un jeune villageois (c’était un peu le benêt du village).
Les villageois, stupéfaits, le regardèrent alors avec mépris.
« Euh… mon petit, j’imagine que t’as pas dû faire Science-Po mais bon, est-ce que t’as bien entendu ce que je dis depuis maintenant 3 jours à chaque fois que je viens dans ton village tout pourri ? Tiens voilà je vais t’aider un peu, je te la refais atta. Un dumpling pour dix cents, deux dumplings pour vingt cents, et trois pour que dalle . Et maintenant tu vas me dire pourquoi tu voudrais juste un dumpling alors que tu pourrais en avoir TROIS pour QUE DALLE… »
« Bah je sais ouais m’sieur, j’ai compris. Mais je te vois tous les jours là avec tes cheveux sales, tes vêtements tout pourris et ton gros panier en osier tout pourri aussi, tu me fais pitié m’sieur. J’aimerais bien t’aider un peu du coup, mais j’ai tout juste assez d’argent pour en acheter qu’un seul de tes dumplings trucs là. »
Inutile de dire que les villageois avaient l’air bien cons là. Ils avaient été bien radins envers le vieux croûton, et se sentaient bien honteux.
-«Ha, Ha! Je t’ai enfin trouvé. Ebe il était temps. Tu es la personne idéale pour devenir mon larb…disciple. Et ouais, parce qu’en fait, je suis pas juste un vieux croûton qui pue et qui vend des dumplings, mais je suis… le Dieu de la montagne derrière ton village !! HA-HA-HA ! »
Et oui, le Dieu de la montagne s’était déguisé en vieux croûton qui pue pour tester le cœur des villageois (et en tuer indirectement une petite centaine),et trouver un larb… disciple à la hauteur de ses espérances, un jeune homme généreux et digne de confiance. Ses dumplings n’étaient pas de réels dumplings, mais faits à base de boue, prélevée à même la montagne. (quelle enflure quand même ce Dieu)
Après avoir écouté attentivement les explications du Dieu de la montagne, les villageois accoururent pour voir ce qu’il était advenu des dumplings restants. Ben merde, il restait que de la boue dans le panier du vieux…
Le Dieu de la montagne emmena alors avec lui le jeune homme et lui enseigna la Magie (un peu comme Harry Potter quoi).
Pour ce qui est des villageois survivants des trois derniers jours, je peux vous dire qu’ils étaient bien blasés d’avoir mangé toute cette boue et auraient aimé pouvoir vomir tout ce qu’ils venaient d’ingurgiter. Ils se sentaient bien honteux, et regrettaient tout ce qu’ils avaient pu dire au sujet du vieux croûton, mais bizarrement, pas au sujet du jeune benêt. Non ça il l’avait mauvaise.
Et c’est depuis cet incident que l’on appelle cette montagne… Ban Pin Shan !
Oh et pis voilà la version originale- Click here for the original English version.
Ban Pin Shan
Quand on prend le train et qu’on arrive à Kaohsiung, au sud de Taiwan, on peut apercevoir une montagne appelée Ban Pin Shan » (半屏山).
Cette montagne porte vraiment bien son nom puisqu’il lui manque une moitié, (半= moitié) comme si un géant l’avait tranchée en deux avec un sabre (géant aussi du coup).
Curieux de savoir ce qui se cache derrière cette moitié manquante ?
Bah voici la légende qui explique TOUT.
Il était une fois, à l’époque où Ban Pin Shan était encore en un morceau, un petit village tout ce qu’il y avait de plus ordinaire.
Un jour, un vieux croûton vendeur de dumplings arriva au village. Cheveux blancs, barbe blanche (plutôt logique pour un vieux de son âge, les gens ne se teignaient pas les cheveux à l’époque, enfin en tout cas pas dans cette histoire).
Pour ce qui est de ses vêtements, c’était pas bien joli à voir non plus, ils étaient tellement usés qu’il ressemblait plus à un sac à patate qu’à autre chose.
Par contre, il portait un énoooooorme panier de dumplings tout frais tout chaud qui sentaient vraiment bons.
Le truc c’est que tous les villageois le prenaient pour un fou, parce qu’il passait son temps à crier :
« Chauds mes dumplings, chauds ! Un pour dix cents, deux pour vingt cents, et 3 pour que dalle ! »
Pour ceux qui n’ont pas encore compris (ça peut arriver), en gros, si tu lui achètes 1 ou 2 dumplings, ben tu paies, mais si tu en veux trois, ben il te les fait gratos. (Au-delà de 3 par contre c’est un peu bête mais je sais pas ce qui se passe vu que c’est pas dans l’histoire…)
Bref. Le vieux croûton vendeur de dumpling continuait de crier à s’en faire perdre la voix.
Du coup, les villageois commençaient sérieusement à se poser des questions.
« Mais que se passe-t-il ? » s’écrièrent-ils en chœur.
« Chauds mes dumplings, chauds ! Haricot rouge et sésame. Un pour dix cents, deux pour vingt cents, et 3 pour que dalle ! »
Du coup, encore plus de villageois se pressèrent autour du vieux, bien curieux de voir si ce qu’il disait était vrai.
« Mais c’est pas possible…Trois dumplings pour… que dalle ? Ce vieux fou doit essayer de nous rouler, ou encore pire il doit nous cacher quelque chose ! »
« Ouais ben moi je m’en tape ! Je vais les bouffer moi ses trois dumplings, et on verra bien s’ils sont gratuits ou pas. » dit Wang Er Woo Man. (le seul vrai personnage qui a un nom dans l’histoire)
« Hmmm. Pinaise ils déchirent ces dumplings ! » s’exclama Wang tout en dévorant les dumplings, chacun aussi gros qu’un oeuf de poule. (ça fait beaucoup)
Après avoir fini son deuxième dumpling, Wang Er Woo Man était tellement plein qu’il pouvait plus rien avaler, et demanda alors au vieux croûton :
«Bon, donc pour récapituler, si je mange les trois dumplings, je paie rien hein ? »
«Eh… je crie la même chose depuis plus d’une heure, je vois que tu commences à comprendre… OUI. Je ne mens jamais (sauf à ma femme). Si tu manges le troisième, tu ne me dois rien. » dit le vieux croûton, un peu agacé.
Wang Er Woo Man engouffra alors le dernier dumpling sans même prendre la peine de le mâcher (ça sert à rien quand t’as faim) afin de ne rien avoir à payer. Le vieux croûton tint évidemment sa parole et ne lui fit rien payer.
Après coup, les autres villageois se ruèrent sur le petit vieux pour lui commander des dumplings. Et bien entendu, aucun d’eux n’en demanda qu’un ou deux… (sinon l’histoire aurait pas vraiment d’intérêt).
Le problème étant qu'il n'y en avait pas pour tout le monde. Et ce n'était pas tous les jours que l'on pouvait manger à l'oeil dans cette région paumée.
S'en suivit donc une bataille des plus violente, chaque villageois étant bien décidé à avoir sa part du "gâteau"...
Après une bonne cinquantaine de morts et une bonne centaine de blessés (bah on est en Asie, tous les villageois maitrisent le Kung Fu !) les villageois restants avait mangé la totalité des dumplings du vieux vendeur.
« Bande de porcs, on peut dire que vous avez de l’appétit. » dit le vieil homme avec un sourire malicieux.
Ceux qui n’avaient pas pu goûter à ses délicieux dumplings étaient soit morts, soit trop blessés pour pouvoir l’empêcher de s’en aller.
Un des villageois qui était suffisamment en état pour pouvoir parler s’écria alors…
« Hey les gars regardez ! Il manque un bout à la montagne derrière notre village ! »
« Pff n’importe quoi. Oh le gros naze. C’est plutôt à toi qu’il manque un bout ouais. Allez rentre chez toi ou on t’achève. »
« Ouais d’abord ! » confirmèrent les autres villageois.
« J’en reviens pas de voir un vieux aussi fou. » dit l’un.
« Ouais clair, pis ses dumplings sont vraiment supa bons. Je me demande bien de quoi ils sont faits, pis d’où il vient ce vieux croûton. Si seulement il pouvait venir tous les jours, ça serait juste ENORME !» dit un autre.
Les villageois étaient tous bien d’accord sur ce point.
Le lendemain, le vieux croûton réapparut au village.
« Chauds mes dumplings, chauds ! Cacahuètes (faut bien varier un peu) et sésame. Un pour dix cents, deux pour vingt cents, et 3 pour que dalle ! »
Une fois de plus, les villageois ne se firent pas attendre et tout comme la veille, bataille fit rage… et encore des morts.
Tous les dumplings du vieux furent rapidement engloutis. Les villageois ne prenaient plus la peine de les mâcher, comme Wang Er Woo Man.
Le troisième jour, rebelote. Re-morts, re-blessés, le village avait perdu un bon 50% de sa population avec ces conneries de dumplings.
« Hey Monsieur, tu peux me donner juste un dumpling s’il te plait ? » dit un jeune villageois (c’était un peu le benêt du village).
Les villageois, stupéfaits, le regardèrent alors avec mépris.
« Euh… mon petit, j’imagine que t’as pas dû faire Science-Po mais bon, est-ce que t’as bien entendu ce que je dis depuis maintenant 3 jours à chaque fois que je viens dans ton village tout pourri ? Tiens voilà je vais t’aider un peu, je te la refais atta. Un dumpling pour dix cents, deux dumplings pour vingt cents, et trois pour que dalle . Et maintenant tu vas me dire pourquoi tu voudrais juste un dumpling alors que tu pourrais en avoir TROIS pour QUE DALLE… »
« Bah je sais ouais m’sieur, j’ai compris. Mais je te vois tous les jours là avec tes cheveux sales, tes vêtements tout pourris et ton gros panier en osier tout pourri aussi, tu me fais pitié m’sieur. J’aimerais bien t’aider un peu du coup, mais j’ai tout juste assez d’argent pour en acheter qu’un seul de tes dumplings trucs là. »
Inutile de dire que les villageois avaient l’air bien cons là. Ils avaient été bien radins envers le vieux croûton, et se sentaient bien honteux.
-«Ha, Ha! Je t’ai enfin trouvé. Ebe il était temps. Tu es la personne idéale pour devenir mon larb…disciple. Et ouais, parce qu’en fait, je suis pas juste un vieux croûton qui pue et qui vend des dumplings, mais je suis… le Dieu de la montagne derrière ton village !! HA-HA-HA ! »
Et oui, le Dieu de la montagne s’était déguisé en vieux croûton qui pue pour tester le cœur des villageois (et en tuer indirectement une petite centaine),et trouver un larb… disciple à la hauteur de ses espérances, un jeune homme généreux et digne de confiance. Ses dumplings n’étaient pas de réels dumplings, mais faits à base de boue, prélevée à même la montagne. (quelle enflure quand même ce Dieu)
Après avoir écouté attentivement les explications du Dieu de la montagne, les villageois accoururent pour voir ce qu’il était advenu des dumplings restants. Ben merde, il restait que de la boue dans le panier du vieux…
Le Dieu de la montagne emmena alors avec lui le jeune homme et lui enseigna la Magie (un peu comme Harry Potter quoi).
Pour ce qui est des villageois survivants des trois derniers jours, je peux vous dire qu’ils étaient bien blasés d’avoir mangé toute cette boue et auraient aimé pouvoir vomir tout ce qu’ils venaient d’ingurgiter. Ils se sentaient bien honteux, et regrettaient tout ce qu’ils avaient pu dire au sujet du vieux croûton, mais bizarrement, pas au sujet du jeune benêt. Non ça il l’avait mauvaise.
Et c’est depuis cet incident que l’on appelle cette montagne… Ban Pin Shan !
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